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Raisonner l'usage de produits phytosanitaires

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Raisonner l’usage de produits phytosanitaires pour la biodiversité fonctionnelle

Les produits phytosanitaires, de synthèse ou à base de substances naturelles, sont appliqués dans un milieu ouvert. Malgré toutes les précautions prises par les applicateurs et les progrès réalisés dans la formulation et les dispositifs de pulvérisation, il y a un risque pour que des êtres vivants non ciblés par l’application soient touchés. Un insecticide, s’il rend service en nous débarrassant par exemple des pucerons, risque également de détruire d’autres populations d’insectes. Mais si les produits phytosanitaires sont perçus comme réservés à un usage (fongicide, herbicide, insecticide…), certains d’entre eux peuvent avoir un effet non désiré. Par exemple, un fongicide peut avoir un effet sur des populations d’insectes ou d’oiseaux (baisse de la capacité reproductive, intoxication, parfois la mort…). C’est le cas par exemple des fongicides triazoles, qui associés aux insecticides augmentent la mortalité des pollinisateurs, dont les abeilles. Pour en savoir plus, sur les réglementations et recommandations vis à vis des pollinisateurs, rendez-vous ici.

Les conseils généraux

Plusieurs moyens existent pour agir :

  • Ne décider d’un traitement qu’après une observation fine de la faune auxiliaire en plus de celle des ravageurs. On peut par exemple être proche du seuil d’intervention pour des pucerons, mais des larves de syrphes, des coccinelles et des parasitoïdes sont présentes. On attend alors et on observe l’évolution de l’équilibre ravageurs / auxiliaires pour prendre la décision d’appliquer le produit. Il faut pouvoir estimer si le ratio ravageurs / auxiliaires est suffisant pour s’abstenir d’intervenir. Si toutefois une application s’avère indispensable, choisir un produit avec mention « abeilles ».
  • Éviter la dérive de pulvérisation vers les parcelles voisines, les bords de champs, les haies, les bandes enherbées ou fleuries, qui sont tous des réservoirs de biodiversité. De manière générale, il est important d’être correctement formé sur la qualité de la pulvérisation.
  • Lors de la floraison des cultures, appliquer les produits phytosanitaires en dehors de la présence des insectes (2 heures avant le coucher du soleil et 3 heures après). Cela vaut en premier lieu pour les insecticides, mais également pour les autres produits de protection des plantes (fongicides notamment). Attention à choisir un produit avec mention “abeilles”.
  • Réfléchir au type de traitement adéquat : il existe des insecticides plus spécifiques qui provoquent la mort des ravageurs avec un impact limité sur les auxiliaires et pollinisateurs. C’est le cas des anti-pucerons spécifiques à base de pyrimicarbe ou de tau-fluvalinate. Les produits à base de Baccilus thurengiensis pour lutter contre les chenilles (tordeuses de la grappe, pyrale, carpocapse) sont également spécifiques. Le biocontrôle englobe de nombreuses alternatives aux produits phytosanitaires de synthèse. Par exemple, dans le cas d’infestation de limaces, il est possible d’opter pour un produit moins impactant pour les carabes à base de phosphate ferrique. C’est dans les filières vigne, arboriculture, et maraîchage, que les solutions de biocontrôle sont les plus développées, avec en premier lieu la confusion sexuelle, qui consiste à perturber la rencontre des mâles et femelles de papillons ravageurs (tordeuses, carpocapses).

Adventices & Biodiversité

Tolérer la présence de plantes adventices à fleurs dans les parcelles permet aussi de mettre à disposition des ressources de pollen et de nectar pour les insectes. Par exemple : en grandes cultures, sur des parcelles sans adventices problématiques, il est possible de privilégier le désherbage mécanique (notamment pour les dicotylédones), avec éventuellement un anti-graminées pour gérer les folles avoines ou ray-grass et vulpins. Cela permet d’avoir des plantes peu concurrentielles de la culture (pensées, véroniques, myosotis, stellaire, mouron…), qui seront autant de sources de nectar à l’intérieur des parcelles pour les insectes auxiliaires.

Pour aller plus loin

Ressources complémentaires